Pot de colle !
Publié le 3 Décembre 2011
Jeudi matin, le réveil est un peu laborieux. Les bras sont plein de courbatures, les prémices d'un sale coup de froid s'annoncent déjà, et mon pantalon est tout taché d'une substance non
identifiée. Une vague d'angoisse m'envahit, dans la brume matinale les événements de la veille m'échappent encore un peu, et d'où me vient ce mal de tête????
Déboussolée, interloquée ( mais toujours très glamour un peu à la Kim Novak dans Vertigo ) j'oblige mon cerveau à me rappeler la nuit dernière... le funeste déroulement de la soirée commence
alors....
"21h et des poussières, local sombre d'un quartier mal famé, c'est là qu'un petit groupe de bénévoles s'est donné rendez-vous. Comme d'autres ont pris le maquis voilà des années nous avalons
courageusement 4 étages de marches avant d'atteindre le Q.G.
Là au milieu du bazar de: piles électriques, pots de nutella, seau et pinceau, colle pour papier peint, rubixcubes en état de lamentation, rouleaux de papier toilette roses et molletonnés pour un
plus grand confort, chaussons d'hiver en état de décomposition qu'une belle téméraire n'hésitera pas à chausser, et un tas d'objets non identifiés, se tiennent 8 génépistes intrépides et prêts à
l'action.
La logistique restant à revoir, l'arrivée de vaillants vandales se fait en fait au compte de compte, et la préparation de la colle est quant à elle interminable. Trois garçons sont pourtant
regroupés dans la salle de bain pour s'assurer que la pâte monte bien sans faire trop de grumeaux. Quelques brides de paroles nous parviennent de temps à autre à 21h45 un " Alors c'est dur?" nous
laisse abasourdi. Mais pas le temps d’être pétrifiés, il y a des rues à vandaliser !
Pas facile facile d’être un Génépiste, la nuit est noire et le froid glacial.
Ma binôme, sorte de Mac Gyver du bitume nancéien, a trouvé l'astuce pour éviter de trimballer un sceau plein de colle à bout de bras et un moyen de fuite imparable, le VéloStan!
C'est ainsi que les cheveux au vent nous affrontons la longue soirée qui s'annonce, ruelles, compteurs edf, poteaux, abris vélo, murs lézardés, rien ne nous arrête et nous voguons sur notre
destrier municipal, nous faisant parfois arrêter par de cordiaux passants!!
Place du marché, rue St Dizier, St Nicolas tel est notre chemin de croix.
Le brouillard a du monter entre deux collages d'affiches puisque bientôt on n'y voit plus à 5 mètres, ma charmante compère et moi ne perdons pas le nord pour autant et comme deux amazones perdues
dans la nuit ( je me rends compte que ces propos peuvent être mal interprétés: non, non nous ne faisions pas de racollage sur la voie publique! Il faudrait plutot nous imaginer comme Sue Ellen et
Pamela dans ce qui aurait pu etre un Dallas moderne ),nous reprenons notre belle besogne.
Le jour est sur le point de se lever lorsque nous rentrons chez nous (quoi il était 23H30 et je fais là de la désinformation dans l'espoir de voir ma bravoure et ma prouesse récompensée?? Beh et
alors de toute façon personne ne lie lira cette article, et j'avais pas mes lunettes du coup j'ai le droit au bénéfice du doute! Oui Madame!)
Je me fais raccompagner par mon acolyte, en tout bien tout honneur bien sûr, et m'affale chez moi pour dormir du sommeil du juste....."
Le compte à rebours prend fin ici. La substance sur mon pantalon? Des restes de colle.
Les courbatures, le résultat des va et vient du pinceau.
Et le mal de tete? Bon j'ai du malencontreusement respirer trop près du sceau de colle.....