Une campagne d'affichage mystère à Nancy : les habitants interloqués

Publié le 3 Mai 2013

NANCY - 03/05/2013. Nancy se réveille ce matin et quelque chose a changé. Au moment où les Meurthe-et-Mosellans rejoignent le centre-ville, ils sont frappés de constater que la ville a été touchée par une vague d'affiches d'origine inconnue. Les habitants expliquent leur stupéfaction. Que signifient ces affiches ? A quoi renvoient-elles ? Reportage dans la cité ducale.

 

Ce vendredi 3 mai était une journée a priori normale pour Jérôme, 33 ans, qui se rendait à son travail rue de Metz. En traversant la Place Carnot, désormais vidée après le départ de la Fête Foraine depuis la semaine dernière, Jérôme s'est arrêté. Il a alors constaté que sur un panneau d'affichage, un message disait blanc sur noir : "25 % de la population souffrent de troubles psychotiques". Jérôme nous explique alors qu'il s'est dit que ce nombre était « anormalement élevé ». « Je me suis même demandé si je pouvais faire partie de ces 25 % » raconte l’informaticien. « J'ai demandé à quatre de mes collègues s'ils souffraient de troubles, mais apparemment, aucun n'en fait partie. Cela me laisse perplexe » glissa t-il dans une profonde stupéfaction.

 

Pour Béatrice, la réaction est similaire. En emmenant ses deux enfants au Parc Sainte-Marie, dans le quartier Blandan, elle bloque sur des messages également surprenants. « J'ai regardé autour de moi pour savoir si c'était une caméra cachée. Mais les chiffres avancés sur ces affiches ne prêtaient pas à sourire, au contraire. ». En effet, le fait de voir que 30 % de la population vit avec moins de 45 €uros par mois, ou de lire qu'il n'y a qu'un poste d'enseignant pour 140 personnes l'a laissé dans une certaine indignation. « Mes enfants ont commencé à me poser des questions sur ces chiffres. Ça m'a mis assez mal à l'aise. Mais au moins, on peut dire que ça remet les idées en place ».

 

Qui sont les mystérieux commanditaires de ces affiches ? La rédaction a mené son enquête dans l'urgence. L'enjeu est de taille, au vu de l'étonnement suscité dans la population. Les messages sont assez stéréotypés, avec une écriture blanc sur fond noir. Et on retrouve systématiquement la même conclusion intrigante : "En France, en prison". Le responsable du service de la voirie à la Communauté Urbaine du Grand Nancy (CUGN), Jean-Louis Dupont, exprime sa surprise : « Des personnes anonymes qui s'intéressent à la prison, soit. Mais que ces personnes souhaitent communiquer de cette manière, c'était très inattendu ».

 

Ce n'est pas sans rappeler les messages équivalents et tout aussi énigmatiques qu'on a retrouvé dans plusieurs bibliothèques de l'agglomération ces dernières semaines. Il était écrit des phrases lapidaires telles que : "Un détenu passe en moyenne 22 heures sur 24 en cellule. Réinsertion ?".

 

La Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a déclaré devant un parterre de journalistes réunis pour l'occasion : « Nous sommes conscients des difficultés de l'Administration Pénitentiaire. L'emprisonnement pose question, et nous réfléchissons actuellement à sortir du tout-carcéral ». Eric Ciotti, élu UMP, a fait part de son indignation et a accusé l'actuelle ministre de la Justice de laxisme, lui invitant à « prendre ses responsabilités face à la délinquance qui s'en prend désormais aux centres des villes, en placardant des messages éhontés et abjects sur la justice nationale ».

 

Nabilla Benattia, invitée sur le plateau de La Chaîne Parlementaire, aurait également réagi aux ragots sur son passé judiciaire. Elle exprime son indignation en reprenant sa désormais célèbre réplique : « Non mais allô, t'as pas le droit d'avoir de téléphone, en France, en 2013 ! Est-ce que vous me recevez, quoi ? La France, pays des droits de l'Homme, non mais allô ! ». La prison ne fait que commencer à susciter des réactions.

 

La Rédaction

Rédigé par GENEPI Nancy

Publié dans #GENEPI Nancy dans la presse

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C
J'adore !
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